Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tricts. Cette démarche était légale ! il valait mieux réclamer la dissolution de l’Assemblée devant les districts qu’à l’Assemblée elle-même. Loustallot fut désigné pour porter les plaintes des patriotes à l’assemblée de la Commune : elle répondit par une fin de non-recevoir.

L’éminent publiciste ne se découragea pas ; il écrivait le surlendemain :

« L’on ne s’occupe sans cesse que du veto et l’on conçoit, malgré les atroces calomnies répandues sur les patriotes du Palais-Royal, que leur alarme était fondée. Les paradoxes récoltants débités par les esclaves partisans du veto en sont de fidèles preuves. En effet, comment se peut-il que, sans corruption, un citoyen puisse demander le veto ? Quoi ! le pouvoir exécutif possédera encore la majeure prérogative du pouvoir législatif ? Quoi ! un seul homme pourra suspendre et enchaîner la volonté de la nation ? Mais l’aristocratie des représentants, dites-vous, qui l’empêchera s’il n’y a point de veto ? Qui l’empêchera, Français ! Que dites-vous ? Bailliages et communes, écoutez-moi : dès qu’un de vos représentants vous paraîtra infidèle ou incapable, dès qu’il ne suivra point vos vœux, brisez-le. Voilà le vrai moyen de ne pas redouter l’aristocratie. Français, si une partie de vos représentants est corrompue, créez-en d’autres