s’opposent à ces réclamations. Loustallot est d’avis de respecter leur autonomie, et il développe son opinion en ces termes :
« La philosophie appelle chaque jour les nègres à la liberté : dès le premier mot qu’elle a prononcé en leur faveur, leur affranchissement est devenu nécessaire ; c’est un fruit de l’arbre, il faut qu’il tombe dès qu’il sera mûr, et l’on ne peut pas douter que l’admission d’une représentation des colons de couleur à l’Assemblée nationale n’accélérât beaucoup sa maturité.
« Les nègres affranchis apprendront bientôt à leurs anciens maîtres qu’ils peuvent se gouverner eux-mêmes ; peut-être aspireront-ils à les gouverner ; cinq siècles de cruautés et de souffrances ont allumé entre les blancs et les nègres une antipathie qui rendra leur association civile extrêmement laborieuse, et peut-être peu durable. Dans cet état des choses, la première injustice du ministre, ou une vexation de la part de ses agents envers les colons, deviendront le signal d’une guerre longue et terrible qu’il est facile de prévoir, et qu’on peut éviter dès ce moment.
« Ne pouvant trouver des concitoyens sûrs dans les habitants de nos colonies, faisons-en de fidèles alliés ; qu’ils forment un État séparé,