Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/90

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que nous ayons combattu pour la patrie, que nous ayons terrassé le despotisme et l’aristocratie ! Est-il vrai que la Bastille n’existe plus ? Qu’est devenue cette liberté si brillante dès son aurore ? Elle s’est éclipsée devant une nouvelle aristocratie, l’aristocratie de nos mandataires.

« Des lois générales, dont il était important que tout Français saisît l’esprit, nous ont trop occupé pendant quelque temps, pour que nous ayons pu mettre sous vos yeux le tableau des usurpations successives de la municipalité sur les droits de la commune. Il fallait d’ailleurs laisser au pouvoir municipal une carrière d’une certaine étendue pour juger de la vigueur de sa marche, et de la nécessité de lui mettre un frein.

« Dans un clin d’œil, ce pouvoir a franchi toutes les barrières. Déjà la commune n’est rien, et la municipalité est tout ; c’est-à-dire, que notre régime est aristocratique, et non pas démocratique ou populaire : d’où il suit que nous sommes moins libres que sous le despotisme royal, parce que le pire de tous les despotismes est celui de plusieurs. »

Il montre que l’abus des mots a toujours été un des principaux moyens d’asservir le peuple. Quand le pouvoir exécutif est venu à bout d’en imposer au peuple sur le sens de certaines expressions, il paraît faire une chose et en fait une