Page:Marcet - L’économie politique en vingt-deux conversations, 1837.pdf/364

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
352
CONTES POPULAIRES


LE COMMERCE
AVEC
LES NATIONS ÉTRANGÈRES,
OU
LA ROBE DE NOCES.


PREMIÈRE PARTIE.


Un soir que John Hopkins rentrait chez lui, il trouva sa fille Patty qui montrait à sa mère une robe de soie, présent de noce que venait de lui faire son fiancé.

Les yeux de la jeune fille, qui avait rarement vu quelque chose d’aussi joli, brillaient de plaisir, et sa mère partageait son admiration.

« Tu seras une jolie mariée, mon enfant ! lui dit John en la baisant sur la joue.

— Et c’est de la soie fabriquée en France, dit Patty en s’adressant à sa mère.

— Cela n’ajoute rien à son mérite à mes yeux, répliqua celle-ci ; et je ne te croyais pas assez sotte pour parler ainsi. Laissons nos grandes dames porter des marchandises françaises, puisqu’elles ne sauraient s’en passer ; quant à moi, j’aurais préféré que ton prétendu te donnât une robe de soie de fabrique anglaise.

— Mais, ma mère, Barton a bien le moyen d’acheter cette robe, et vous savez qu’elle doit être ma robe de noce, ajouta-t-elle en rougissant.

— Je sais bien, ma fille, que Barton peut te donner cette robe ; mais ne comprends-tu pas quelle honte il y a pour un Anglais à acheter de la soie fabriquée en France, tandis qu’on en fait dans