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ENCORE LE LUXE

de qu’aux intéressées de s’entendre pour opérer la réforme universellement désirée aujourd’hui.

Personne au demeurant ne se plaindrait de voir revenir la salutaire discipline du bon vieux temps — si ce n’est, peut-être, les enfants gâtées de notre génération ; mais les protestations de celles-ci n’attendriront plus des parents qui ont vu les inconvénients d’une trop grande liberté.

N’ai-je pas entendu certaine maman (une de celles qui, se trouvant en face du système perfectionné fonctionnant dans le grand couvent où elle conduisait sa fille unique, ne put, on ne sut lui en refuser les bénéfices), ne l’ai-je pas entendue me dire :

— J’ai mis mon enfant au pensionnat, pour lui faire passer ses caprices ; je crains qu’elle n’en acquière d’autres.

Au reste l’hygiène a fait des progrès depuis quelques années, et en retranchant un confort superflu, on n’a pas à craindre le retour de certains abus.

La plupart des pensions sont maintenant pourvues de nombreuses salles de bains où les élèves vont chercher, aussi souvent qu’il est nécessaire, les indispensables et réconfortantes ablutions.

La nourriture est, elle aussi, mieux soignée et plus substantielle. Je me ferais l’écho de plusieurs mères de famille que j’ai entendues s’expliquer sur ce sujet, si j’ajoutais que les économes devraient y joindre en abondance — et sans frais supplémentaires, comme cela se pratique dans quelques couvents — le lait, ce breuvage favori de l’enfance. Un verre de lait peut à la rigueur tenir lieu d’un repas aux enfants anémiques ou d’un appétit capricieux ne s’accommodant pas de la frugale table d’hôte du réfectoire.

Rien n’est facile aux communautés religieuses possédant en général de vastes domaines et les services gratuits d’un personnel nombreux, comme d’entretenir un troupeau de vaches qui pourvoiraient d’un aliment