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LA VIE DE FAMILLE

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Cette joie saine de la vie de famille est pour la jeunesse sa sauvegarde dans le présent, un gage de bonheur pour l’avenir, et une consolation pour la vieillesse, qu’elle illumine de poétiques souvenirs.

Ainsi soit-il, devrait-on répondre en chœur à la pensée d’aussi excellents résultats.

Malheureusement, si l’on prononce cet Amen, c’est du bout des lèvres, sans conviction, car il ne paraît pas que dans notre société on fasse de grands efforts pour cultiver l’esprit de famille, qui cependant, je le répète, est la meilleure garantie des bonnes mœurs comme du bonheur intime des ménages.

Je défie le jeune homme qui a vécu au contact de sa mère et de ses sœurs de parvenir à faire un mauvais mari, et la sœur qui a su rendre l’intérieur attrayant pour ses frères de ne pas devenir une épouse charmante.

On va répétant que la vie conjugale n’a pas de noviciat. Ses dupes et ses victimes surtout le proclament sur un ton lamentable.

Mais qu’est-ce donc que cette intimité de la famille chrétienne, où chaque membre élève ou abaisse, si l’on peut dire, le diapason de sa note personnelle pour concourir à l’accord général ; où la sœur exerce envers ses frères cet instinct de douce sollicitude qui est le signe prématuré de sa vocation de mère, et où le frère apprend à couvrir de sa généreuse et complaisante protection la faiblesse féminine ?

Les angles des caractères s’arrondissent au frotte-