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photographies chères dispersées sur les meubles, quelques plantes vertes, voilà tout ce qu’il faut pour donner à ce buen retiro un cachet d’intimité charmante. J’oserais dire que sans ce sanctuaire il n’y a pas de véritable vie de famille.

Pour qu’on y revienne, il faut qu’on l’aime, que chacun y ait sa place et « ses aises ». Ne craignons pas de sacrifier les lourdes tentures à la fantaisie des fumeurs.

Un salon ainsi aménagé vaut mille fois la grande pièce froide, sans cachet, sans histoire, qu’on rencontre si souvent. Les visiteurs s’y sentent, comme on dit, « chez eux ». L’endroit où se réunit, où vit la famille, garde l’empreinte des scènes intimes, dont il a été le témoin. C’est au point que les vieux meubles qui restent comme des reliques des « anciens » sont pour nous comme des êtres chers, ayant conservé, afin de nous le transmettre, le souvenir de la vie commode, heureuse et simple de nos ancêtres.

Ces contemporains de la génération éteinte avec leur sobre et solide élégance nous prêchent eux aussi l’antique « simplicité ».