Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/123

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sans vie du bâtiment dont il examinait avec complaisance le prochain achèvement. Bientôt il expira, laissant sa femme veuve chargée de six enfans. Cœurs sensibles au malheur, mesurez sa douleur, au sein lui-même de l’opulence !

En suivant ce chemin jusqu’à l’allée de tilleuls montant droit sur le plateau, s’étend à gauche la sixième division, naguère séparée de toute autre par un chemin maintenant occupé par des tombeaux, mais encore reconnaissable pour ses anciennes limites par un observateur traçant dans sa pensée directement la prolongation du chemin partant de la vieille entrée du cimetière jusqu’au pied de la colline. Cet espace est remarquable, suivant l’usage établi par la mort dans ce lieu, par les souvenirs les plus divers, par les contrastes, par les rapprochemens les plus étranges. Les savans devaient sans doute prendre place auprès de Malus. Cet homme d’un rare génie préféra toujours le devoir de son emploi à son renom personnel. Ingénieur militaire durant l’expédition d’Egypte, il ne craignit point la peste en préparant des hôpitaux pour les soldats frappés de ce mal contagieux ; il en est atteint, il échappe au danger ; mais il ne possède plus qu’une santé débile ; sa faiblesse lui commande le repos. Pendant ses loisirs forcés, son génie