Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/168

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chie, et précipita l’infortuné Louis XVI dans un abîme de malheurs.

Tandis que les départemens se disputaient d’envoyer à la Convention les esprits les plus ardens, le département d’Ille-et-Vilaine fut du très-petit nombre de ceux qui choisirent un sage pour les représenter dans le moment où la France, en péril par les armes étrangères, était encore plus en péril par les factions qui la déchiraient au dedans. Louis XVI, salué, quelques années auparavant, le restaurateur de la liberté française, chéri des Français au commencement de son règne, maintenant détenu dans la tour du Temple, était devenu pour les chefs des factieux le premier des ennemis publics. Parler en sa faveur dans le moment où ses ennemis voulaient s’abreuver de son sang, était compromettre sa liberté, se dévouer à une mort presque certaine. L’homme de bien ne connaît point de danger quand sa conscience lui dicte d’accomplir un devoir. Lanjuinais, dont la voix à Versailles avait tonné contre les abus de l’autorité royale, tonna avec plus de véhémence encore contre le plus épouvantable excès de l’autorité populaire ; devant la Convention nationale, il attaqua l’acte d’accusation de Louis XVI. Inébranlable à la tribune, il y développa, malgré les vociférations de la rage, toute l’atrocité d’un procès où les