Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le Corps municipal de Paris, dans l’inscription funéraire qu’il consacra à sa mémoire, ne le présente ni comme le président du Conseil général du département de la Seine, ni comme procureur général près la Cour royale de Paris, mais il érige ce tombeau, civi de patriâ optimè rnerito, quod civium animos in spem legitimi regni restaurandi primus erexerit. « Au citoyen ayant bien mérité de la patrie, pour avoir le premier fait naître le désir, parmi ses concitoyens, de rétablir la monarchie légitime. » Deux ans auparavant ce magistrat, M. de Clermont-Gallerande, devenu lieutenant-général et pair de France, depuis le retour du Roi, qu’il désirait ardemment, s’endormit paisiblement dans un âge avancé ; ses restes furent transportés dans ce cimetière, tout proche du lieu où devait prendre sa place dernière l’avocat dont la plume, employée dans des circonstances propices, fut réellement plus forte que les armes de guerre.

Des souvenirs d’un ordre si élevé ne se montrent point sur les tombeaux placés dans la quarante-quatrième division inférieure à celle-ci. La tombe de M. Baron-Desfontaines, autrefois propriétaire de ce vaste enclos où maintenant il ne possède plus que l’étroit espace dans lequel son corps est recouvert de terre, instruit du néant des richesses. Le monument de M. Dubouchage, deux fois ministre,