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des souvenirs historiques de Mont-Louis ; mais la beauté de sa position, et les innombrables avantages dont le dota la nature, le sauvèrent d’une ruine imminente et prochaine.

MONT-LOUIS, CIMETIÈRE.

M. Frochot, préfet du département de la Seine, recherchait alors un emplacement convenable pour y former le principal asile funéraire des habit ans de la capitale. Dans sa pensée, il devait occuper un beau site, entièrement opposé aux cloaques dans lesquels jusqu’alors on avait enfoui les restes des morts. M. Brongniart reconnut, dans le parc autrefois occupé par le P. La Chaise, un lieu superbe où bientôt s’élèverait une cité des morts célèbre dans l’Europe entière. M. Frochot fit l’acquisition pour la somme de 160,000 francs, au nom de la ville de Paris, de cet enclos, contenant alors cinquante-deux arpens[1]. Sa pompeuse dénomi-

  1. Son étendue est à présent portée à soixante-douze arpens (trente-six hectares), tant les ravages de la mort ont d’activité dans Paris. Il reçoit maintenant seulement les dépouilles mortelles des personnes décédées dans les 5e, 6e, 7e, 8e et 9e arrondissemens de Paris, à l’exception des personnes décédées dans les hôpitaux et les hospices qui n’y sont pas inhumées, et ceux qui de tout Paris y sont conduits dans des concessions perpétuelles. Il recevait jusqu’au 1er juillet 1824, tous les corps auxquels étaient destinés des sépultures à perpétuité, tous ceux que l’on voulait faire conduire de tous les points de Paris dans des fosses temporaires, et tous les corps des 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e et 9e arrondissemens. Dans cet état de choses il a reçu dans les années 1821, 1822, 1823, 30,432 corps, et pour une année moyenne 10,144 corps.