Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/56

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P. La Chaise. Il en fit le point central de la distribution du cimetière. Deux allées montant jusque sur la crête la plus élevée de la colline furent les seules lignes droites qu’il se permit dans l’ordonnance d’un sol variant incessamment de niveau. Au pied du coteau il traça une allée parcourant d’abord le contour de la colline, s’élevant par une pente douce jusqu’au sommet, sur lequel elle s’étend en ligne droite du nord-est au nord-ouest. Sa première partie, jusqu’à une vaste salle circulaire de verdure, servant de terme au transport des corps par les corbillards, fut bordée de peupliers ; des acacias l’ombragèrent dans ses contours sinueux jusqu’au sommet de la colline, où le marronnier, par ses tiges, marqua son passage en ligne droite. Elle se termina par un léger mamelon disposé pour recevoir un monument imposant. Ces larges routes ne suffisaient pas au besoin de la circulation. M. Brongniart le sentit, et fit partir des routes principales des chemins sinueux circulant dans le fond du vallon, sur les pentes de la colline, sur le bord du plateau, d’où l’on découvrît les perspectives lointaines et les mouvemens du terrain, dont on admira la variété. Il les conduisît avec un tel art dans l’intérieur du lieu funèbre, qu’en les parcourant on se trouvât sans cesse dans des positions dissemblables où l’œil, ne pouvant embrasser qu’un champ étroit,