Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/75

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parcimonie trahit l’avarice, des collatéraux se trahissent par la secrète joie dont leurs yeux brillent lorsqu’ils héritent d’un parent lointain. Une pompe décente est un juste hommage pour la mémoire, de l’homme de bien ; mais son éclat éblouissant la multitude ne saurait couvrir le vice du manteau de l’honneur ; il ne saurait communiquer aucun mérite à l’homme sans talent, sans vertu ; il devient même quelquefois ridicule par le personnage qui semble en être l’objet ; la malignité publique l’estime pour lors l’enseigne des trésors tombés dans de nouvelles mains s’applaudissant d’être en un moment devenues riches. Souvent il est moins facile de connaître les sentimens de ceux qui forment ou qui dirigent un cortège funèbre. Mais on augure mal du personnage devant lequel tous demeurent froids en le conduisant au tombeau : S’il n’eut pas en partage des vices grossiers, il ne posséda pas des vertus singulières. On plaint le père ou les enfans lorsqu’il n’est point répandu de larmes sur le cercueil du père de famille ; l’un ou les autres sont peu dignes d’estime ; les cœurs sont de glace en entendant un vain éloge s’efforcer de vanter un mérité de bas aloi ; la froideur universelle contredit un flux de mots sans vérité ; mais le moindre trait touchant fait regretter tout d’une voix le mortel qui dans un