Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/89

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littérateurs, les savans, les artistes, d’après leurs productions que ses yeux verront, que son esprit lui-même appréciera ; elle fera pour chacun d’eux la juste part de l’éloge ou du blâme. Plus d’une fois sa conscience se demandera raison du luxe dont brillent certains tombeaux ; elle approuvera la magnificence de plusieurs mausolées ; elle s’indignera pour quelques-uns d’y reconnaître les produits de la vanité, de l’opulence, de la vanterie envers des hommes dénués du plus léger mérite public ; elle préférera à ces monumens de l’orgueil la plus modeste pierre tumulaire, lorsqu’elle lui rappellera la mémoire d’un homme véritablement illustre. En examinant l’universalité de ce lieu funéraire, en voyant tracées sur les tombeaux les vives images d’une époque fameuse, les circonstances dé la vie de tant de personnages, dont l’histoire a recueilli les actions, dont elle n’a négligé ni les discours, ni les traits caractéristiques ; la postérité reconnaîtra un monument rare dans les siècles, riche d’une morale toute d’exemples, présentant pour tous les temps, pour tous les âges, pour toutes les positions sociales, les plus belles leçons, utiles au printemps de la vie, profitables pour l’âge mûr, sur lesquelles la sage vieillesse se plaît à méditer, en considérant le sépulcre où sera gravée bientôt pour les siècles sa propre mé-