Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/92

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porte d’entrée se lit cette sentence de l’Évangile : Qui credit in me, etiamsi mortuus fuerit, vivet (Joan, xi) : « celui qui croit en moi quand même il serait mort, vivra ; » sur les vantaux de la porte, cette sublime profession de foi de Job, presque dès l’origine du monde : Scio quod redemptor meus, vivit et in novissimo die de terra surrecturus sum (Job, xiv[1]) : « Je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu’au dernier jour je ressusciterai de la terre où je serai enseveli. » Sur le pilastre droit est gravée cette sentence du livre de la Sagesse : Spes illorum immortalitate plena est (Sap., iii, v) : « L’espérance (des morts) est pleine d’immortalité. » Ces vérités morales religieuses n’étaient-elles pas d’une haute importance pour le peuple, dont la vertu doit être soutenue dont les vices doivent être réprimés par la croyance intime de l’immortalité de l’âme ? Sans cette vérité première, point de religion, plus de morale. S’il eût été permis, au peuple

  1. Cette inscription est une énigme absolument insoluble pour les personnes qui regardent ses lettres tandis que le cimetière demeure ouvert. Elle est alors fractionnée en quatre parties, dont les mots disjoints, les syllabes séparées, les lettres isolées, ne forment pas de mots, pas même de sens. Nous n’aurions point fait cette observation si nous n’avions pas fréquemment entendu les étrangers censurer avec amertume la disposition de cette inscription, à laquelle ils ne découvraient aucun sens, et qu’ils ne venaient jamais regarder quand la porte du cimetière est fermée.