Page:Marco Polo - Le Devisement du monde, 1556.djvu/158

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gloire de leurs dieux, lesquelz par ce moyen ilz esperent leur estre plus propices & favorables. Pour leur monnoye ilz ont de petites vergettes d’or pour monnoye.vergettes d’or de certain poix, selon lequel est la valeur de la monnoye, & celle la qui est de vergettes d’or, est la plus grande & de plus hault prix : mais il y en a d’autre de moindre valeur qu’ilz font en ceste maniere : Ilz font cuyre du sel en un chaudron sur le feu, duquel ilz font en certains moulles de petites masses qu’ilz r’assemblent & soudent ensemble, puis les exposent pour monnoye. Laissans ceste province on chemine par dix journées, ou lon trouve en chemin plusieurs chasteaux & villages, les habitans desquelz vivent soubz mesme coustume que ceulx de Caniclu. Finablement on vient a un fleuve appellé Brius fleuve ou lon trouve de l’or en ses arenes.Brius, qui faict un des limites de la province de Caniclu. En ce fleuve on trouve dans les arenes grande quantité d’or, qu’ilz appellent Paglola : semblablement sur les rivages d’iceluy croist la canelle en grande abondance.


De la province de Caraiam.   Chap.   XXXIX.



Oultre le fleuve de Brius se presente la province de Caraiam, qui contient sept royaulmes, & est subjecte & tributaire au grand Cham, l’un des enfans duquel nommé Esentemur estoit lieutenant & gouverneur de la province du temps que j’estois en ce pays. Les habitans