ge, & par la bouche d’icelle y sont amenées des Indes plusieurs marchandises, mesmement des perles & autres pierres precieuses. La ville est fort marchande, & s’y fait de grandes trafiques : oultre qu’en icelle y a grande quantité de sucres, & des vivres à suffisance.
Des villes de Zartem & Figui. Chap. LXV.
ultre ceste riviere on chemine par cinq journées jusques à la ville de Zartem, & ce pendant par pays on rencontre plusieurs villes & chasteaux, & grande abondance de vivres : ensemble y a plusieurs montagnes et forests, des arbres desquelles on tire grande quantité de poix. La ville de Zartem est fort grande, assise sur un port de mer bien commode, & auquel arrivent infinis navires des Indes, chargées de marchandises. Aussi ceste ville est autant marchande que ville qui soit au monde : par le poivre & autres espiceries aromatiques que les marchands occidentaux tirent de la ville d’Alexandrie, y sont premierement apportées des marchez & foire de Zartem. De ceste ville le grand Cham retire un tribut infiny : car aucun navire n’entre au port d’icelle qui ne luy paye groose somme, ou qu’il n’en retire gros profiit pour ses droictz, & peu s’en fault que de chascune sort d’espicerie il n’en exige la moitié. En ceste region y a une autre ville, appellée Figui, qui est de grand renom au pays, à