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Page:Marco Polo - Le Devisement du monde, 1556.djvu/229

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ce, il repute qu’on luy faict grand grace & misericorde, si le Roy luy permet de se faire mourir en l’honneur de quelqu’un de leurs idoles. Et si telle grace luy est octroyée par le prince, incontinent ses proches parens s’assemblent, viennent au criminel, & luy pendent au col dix ou douze cousteaux bien aguz & acerez, puis le mettent en une chaire, & le pourmenent en tous les endroictz de la ville crians a haulte voix : cest homme icy, en l’honneur d’un tel, ou tel dieu se doibt au jourd’huy faire mourir : puis le menent au lieu auquel se faict la justice & execution des malfaicteurs : auquel arrivez, le criminel tenant en sa main l’un de ces cousteaux dira a haulte voix : Cest moy qui pour l’honneur & reverence d’un tel dieu me tue presentement, & lors se frappera d’un cousteai dedans le corps, puis en prendra un autre, duquel semblablement il se blecera, & consecutivement se donnera tant de coups, que finablement il tumbera mort : & fault que pour chacun coup il prenne nouveau cousteau, sans se frapper deux coups d’un mesme cousteau. Puis les parens prennent le corps mort, & en grand joye le bruslent & reduisent en cendre. Oultre les habitans du pays sont si ordz & abominables en leurs vilaines affections de paillardise, qu’ilz ne reputent a peché aucune espece de luxure.