aller avec eulx, & faire compaignie à la nouvelle Royne juſques en Inde, & que dela ilz s’en retourneroient en leur pays : ce que l’Empereur aucunement vaincu par les prieres des ambaſſadeurs à grande difficulté, & quaſi contrainct leur accorda.
De leur retour à Veniſe.
Chap. X
onc en ceſte compaignie ſe departirent de la court du grand Empereur Cublai, equippez de quatorze grans navires ſuffiſamment garnies de toutes choſes neceſſaires, chaſcune deſquelles eſtoit de quatre maſtz & autant de voiles : & à l’ambarquement leur furent baillés par l’Empereur deux tables d’or, eſquelles eſtoient les armes & enſeignes Imperialles, pour leur ſervir de ſaufconduict, afin que par tout ſon Empire, & tant de provinces qu’ilz avoient à paſſer, en monſtrant ces tables aux gouverneurs du pays, on leur adminiſtraſt vivres & autres choſes neceſſaires. Oultre envoya avec eulx certains ambaſſadeurs vers le Pape, & à aucuns Roys Chreſtiens. Ce faict firent voile en mer tellement que trois moys apres ilz arriverent à une Iſle qu’on appelle Java. Et de la voguant par la grand mer Indique par long temps, parviennent finablement au palais du Roy Argon, auquel ilz preſentent la jeune fille qu’ilz luy avoient amenée pour femme, laquelle toutesfois il ne print pour luy, mais la bailla en mariage