La traversée de la mer Rouge
Le Dandolo s’ébranle enfin doucement. Partie… je suis partie… Il reste maintenant à débarquer après avoir eu tant de mal à embarquer. J’ai une confiance illimitée dans ma chance, tant qu’il y a une possibilité de réussite, je m’attache à l’aventure, sans même en mesurer les conséquences, persuadée que je réussirai.
Nous quittons le canal pour entrer dans la mer Rouge et Suez s’enfonce au loin, bien vite effacé de mon souvenir.
Mme d’Andurain a revêtu définitivement le costume musulman
Je m’efforce de ne pas me rattacher au passé ; toutes mes forces restent tendues vers l’avenir. Je vis le présent et je commence à vivre intensément le futur.
Notre bateau est un simple cargo ; on nous a prévenus à la Compagnie qu’on ne nourrissait pas les voyageurs à bord. De plus, nous sommes seuls passagers et sur un pont de troisième, excepté