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Page:Marga Andurain - Sous le voile de l islam, 1934.djvu/8

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Plus loin… vers l’inconnu

Où l’on jette les premières bases d’un mariage

Ce matin, plus qu’à l’ordinaire, des bruits de vaisselle cassée dans la cuisine.

Une intervention s’impose.

Je trouve Ahmed, mon cuisinier, l’air penaud, ramassant les débris d’une assiette qui nagent dans une fricassée d’outarde sur le carrelage. Une saucière, fraîchement cabossée sur la table, témoigne également de l’accident.

— Ahmed ! Toujours des maladresses ! Encore un « batchich »[1] à te supprimer.

— Excuse-moi, madame, me dit-il rougissant et levant son gros nez qui semble n’être fait que de narines largement ouvertes, j’ai perdu la tête, ma sœur et les Palmyreniens qui vont à la Mecque viennent de partir pour le pèlerinage. Tu comprends, maintenant, combien je suis troublé, n’est-ce pas ?

L’Arc de Triomphe de Palmyre

Je comprends, oui, je comprends… La Mecque, Médine, Médine, La Mecque — hedjaz Nedj Hoffouf — aventures, voyages, ces mots tourbillonnent en une sarabande effrénée une fois de plus dans mon esprit et cette idée d’horizons nouveaux fait surgir mon amour de l’aventure, un moment refoulé, jamais apaisé. Je ne puis plus supporter ces quatre murs, toujours quatre et toujours murs. Certes je les quitte souvent pour la tente des Bédouins ou les randonnées dans le désert, mais la fatalité me ramène toujours entre eux.

Il me faut l’éblouissement d’un autre

  1. Pourboire, cadeau.