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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/101

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aura le fouet par la ville, et outre ce payera ladite somme, puis exilé, que si par cas fortuit, comme i’ay veu vne fois en six ans, entre les estrangers il se fasse vn duel, et que vne des parties soit blessée, soit celuy qui a appellé ou a esté appellé, car il estime tout vn : il est puni comme vn meurtrier, et ne peut seruir nulle excuse, et encore plus, combien qu’vn homme soit grandement iniurié de parolles, si ne luy est-il permis le frapper, combien que ce ne fust que de la main, à peine de ce que dessus, que si cela arriue, et l’autre luy rende le coup, et qu’il y aye quelque plainte, ils sont tous deux condamnez à estre battus comme dessus, ou à payer vne amende à l’Empereur, à cause, disent-ils, que celuy qui a esté offencé est entré en l’authorité de la Iustice (laquelle seule se reserue la cognoissance des torts faicts, et les punir) en se vangeant par iniure, ou coup reciproque de celuy qui l’auroit offencé, et pour ce est la iustice beaucoup plus breue et rigoureuse en ces debats, iniures, et calomnies, qu’en aucune autre chose. Ce qu’ils obseruent non seulement aux villes en temps de paix, ains aussi aux armées en temps de guerre, fort exactement, ce qui se doit entendre de la noblesse : (car la reparation d’honneur de la commune et bourgeois, n’est que de deux roubles :) Vray est qu’ils ne prennent pas chaque parolle à pied leué, car ils sont fort simples en leur parler, veu qu’ils n’usent que de toy, et ont mesme encore esté plus simples ; car si l’on parloit d’vne chose douteuse, et qu’il ne fust ainsi, au lieu de dire c’est la vostre, ou pardonnez-