Villemorius », & l’ode française de François de Belleforest, Comingeois, au Seigneur de Launay ; mais nous devons transcrire l’Avis au Lecteur :
« Bégnin Lecteur, je te puis dire en vérité & à bon droict acertèner, mesme prouver par tesmoings dignes de foy que, lorsque cest œuvre me fut présenté pour luy servir d’esponge & le nettoyer d’une infinité de faultes manifestes qui se retrouvoient en une copie escrite de main, si fus seulement requis de retirer ou mettre au net dix-huit ou vingt histoires des plus notables, réservant en autre saison plus opportune, & avec plus de repos, de parachever le reste.
« Toutesfois, ainsi que les hommes sont curieuz de novalitez, je fus solicité par très instantes requestes de poursuivre ma pointe, ce que j’ay accordé plus par importunité que de mon gré, & a succédé mon entreprinse de telle sorte que, pour ne me rendre du tout désobéissant, j’en ay encore adjouxté quelques-unes, ausquelles depuis quelques autres en ont de rechef adjouté aux précédentes.
« Quant à mon regard, je te puis asseurer qu’il m’auroit esté moins pénible de bastir l’œuvre tout de neuf que de l’avoir tronqué en plusieurs endroits, changé, innové, adjousté & supprimé en d’autres, ayant esté quasi contraint de luy donner une nouvelle forme, ce que j’ay fait, partie pour la nécessité & décoration des histoires, partie pour servir au temps & à l’infélicité de nostre siècle, où la plus part des choses humaines sont si exulcérées qu’il ne se trouve œuvre si bien digéré, poly & limé, duquel on ne face mauvaise interprétation & qui ne soit calomnié par la malice de quelques délicats. Prens donc en gré notre labeur précipité & nesois point si curieux censeur des œuvres d’autruy que premier tu ne recongnoisses les tiennes. »
— La première traduction anglaise est évidemment faite d’après Boaistuau : « Heptameron, or the History of the fortunate lovers, translated by R. Codrington ; London, 1654, in-12. Elle est dédiée à Thomas Stanley. — M.
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