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PEU ET MOINS
Trop.
Grande douleur le cœur me serre ;
En riens ne me puis esjouyr.
Prou.
Les grandz biens dont pensoys jouyr
Ne m’empeschent que je ne crye,
Car, s’on voit nostre besterie[1],
Nous serons mocquez de chacun.
Trop.
Le mal est à nous deux commun.
Aussy telle est nostre puissance
Que, si quelqu’un a congnoissance
De nous & qu’il en die un mot,
Nous ferons bien tant que le Sot
Aura son parler limité ;
Prou.
Mais il dira la vérité.
Trop.
C’est tout un. Vérité soit verte[2] ;
Mais qu’elle ne soit descouverte,
Vous la porterons doulcement.
- ↑ Ms. : Car, si l’on veoid nostre bestye. — M.
- ↑ On pourrait croire, ainsi que l’a proposé le dernier éditeur de la Marguerite des Marguerites : C’est tout ung. Ver’té soit ver’té. Mais nous avons aux deux vers précédents limité & vérité qui riment ensemble, & il faut une rime en erte pour rimer avec découverte. — M.