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Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/147

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PEU ET MOINS

De tomber où elle demeure.
Tu riz ?

Moins.

Tu riz ? Si très fort que j’en pleure.
Mon Dieu, n’avez vous point de honte
D’ignorer ainsi le beau compte
Qui vous feroit rire avec nous ?

Trop.

Cornes avons, entendez vous,
Qui sont vertueuses & belles ;

Moins.

Il leur fault porter des chandelles[1],
Puis que de mal peuvent guarir.

Peu.

Vous gardent-elles de mourir ?

Prou.

Nenny.

Moins.

Nenny. Vrayment si font les nostres,
Qui valent donq mieulx que les vostres ;
Car, quand Mort nous vient approcher,
Si grand peur ha de s’acrocher
A noz cornes qu’elle s’enfuit ;
Elle les craint, par quoy s’ensuit
Que quictes d’elle nous vivons.

  1. Leur offrir des cierges. — M.