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DE LA R. DE NAVARRE

19. Épître de la Reine de Navarre au Roi François Ier, son frère :

Puisque voz yeux rempliz d’autre lumière,
Regardant droit à la beauté première…

(Marguerites de la Marguerite, t. II, p. 30. — Éd. Jouaust, t. III, p. 228-34.)
20. Épître envoyée par la Reine de Navarre au Roy François Ier, pour ses étrennes, avec une figure de David :

David, oyant que par mer & par terre
Les Philistins vous veulent faire guerre…

(Marguerites de la Marguerite, t. II, p. 22. — Éd. Jouaust, t. III, p. 209-16. — Ms. 12,485, fo 74 vo à 78 vo.)

FRANCOIS RABELAIS
A l’Esprit de la Royne de Navarre.

Esprit abstrait, ravy & estatic
Qui, fréquentant les Cieulx, ton origine,
A délaissé ton hoste & domestic,
Ton corps concorde, qui tant se morigine
A tes edictz, en vie pérégrine,
Sans sentement & comme en apathie,
Vouldrois-tu poinct faire quelque sortie
De ton manoir, divin, perpétuel,
Et ça bas veoir une tierce Partie
Des Faictz joyeux du bon Pantagruel[1].

  1. C’est un honneur pour Rabelais autant que pour Marguerite que la dédicace du IIIe livre adressée par lui à la Reine. Les vers sont à la fois peu clairs & exécrables, ce qui est l’habitude de cet incomparable prosateur. D’eux-mêmes, il serait impossible de voir s’ils ont été écrits avant ou après la mort de Marguerite ; on s’adresse aussi bien à l’esprit de quelqu’un de son vivant. Une note de l’édition de M. Burgaud, I, 1857, p. 400, tranche la question. Le dizain n’est pas seulement dans l’édition définitive de 1552 ; il se trouve dans l’édition de 1546, deux ou trois ans avant la mort de la Reine, morte en 1549. — M.