Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245
DU TOME SECOND

commandait en 1504 l’armée avec laquelle Louis XII entra dans Gênes. En 1509 il partageait le triomphe d’Aignadel. Il venait d’hériter des grands biens du Cardinal quand il mourut, empoisonné, dit-on, à Corregio, au mois de février 1510, n’étant âgé que de trente-huit ans. Il avait épousé l’ainée des filles de l’amiral de Graville, l’un des favoris de Charles VIII. Le physique de Charles d’Amboise répondait à la capacité de son esprit ; c’était l’un des plus beaux hommes de son temps, ainsi que le prouve son portrait peint à l’huile, par Léonard de Vinci, & conservé dans le Musée du Louvre à Paris. Voyez, au sujet de ce portrait, qui a passé pour être celui de Charles VIII & celui de Louis XII, le t. XVe, p. 313 du Magasin pittoresque.

Brantôme a écrit deux pages curieuses sur le Grand-Maître de Chaumont. (Capitaines françois, t. II, p. 107, de l’édition des Œuvres complètes, in-8o ; éd. Lalanne, III, p. 2-5.) — L.

— Depuis longtemps le portrait du Grand-Maître est très justement attribué au Milanais Andrea Solario, qu’on sait authentiquement avoir travaillé à Gaillon. — M.

— À propos de l’Amiral de Bonnivet, voyez la notice que nous lui avons consacrée aux éclaircissements de la quatrième Nouvelle (ici, p. 225-6).

La belle dame Italienne héroïne de cette Nouvelle serait-elle la Sennora Clerice, dont Brantôme parle en ces termes dans son article sur Bonnivet : « ….. Ce fut lui seul qui conseilla au Roi François de passer les monts & de suivre M. de Bourbon, ayant laissé Marseille, non tant pour le bien & le service de son Maistre que pour aller revoir une grande Dame de Milan & des plus belles, qu’il avoit faicte pour maistresse quelques années de devant, & en avoit tiré plaisir & en vouloit retaster. On dit que c’estoit la Sennora Clerice, pour lors estimée des plus belles Dames de l’Italie ; voylà qui le menoit. J’ay ouy dire ce conte à une grande Dame de ce temps là, & qu’il en avoit fait cas au Roy de ceste Dame, & luy en avoit faict venir l’envye de la voir & coucher avec elle : & voilà la principale cause de ce passage du Roy, qui n’est à tous cogneue (Capitaines françois, tome II, p. 162, Œuvres complètes, in-8o. — Éd. Lalanne, t. III, p. 767-8). — L.

— Ce n’est pas ici le lieu de parler en détail du château de Bonivet en Poitou (Vienne, commune de Vendeuvre), que l’Amiral avait fait construire avec une perfection exceptionnelle & qui était certainement une des plus rares merveilles de notre première renaissance. Les fragments d’ornementation sculpturale qu’on peut voir au Musée de Poitiers sont, sans contestation possible, au