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DU TOME SECOND

Prince son fils, de laquelle le bastard estoit proche parent. Aux reproches que la Reine lui adresse, Rolandine répond : « En ce désespoir m’est venu trouver celluy qui seroit d’aussi bonne Maison que moi si l’amour de deux personnes estoit autant estimé que l’anneau, car vous sçavez que son père passeroit devant le mien. »

Le bâtard s’enfuit en Allemagne, où après être devenu amoureux de deux autres femmes, il mourut. On dit encore que la dame mère du jeune Prince, qui était venue à la Cour, ayant eu connaissance de certaines entrevues que le bâtard avait avec Rolandine à une des fenêtres du château, fit venir le bâtard & lui intima l’ordre de cesser ce manège, sans quoi elle en informerait la Reine. Cette Dame avait donc certains droits à exercer sur le bâtard ? Ne serait-ce pas Louise de Savoie, qui vint à la Cour vers l’an 1508. Quant au bâtard, ne serait-ce pas celui dont nous trouvons la mention suivante dans le Père Anselme : « Jean, bâtard d’Angoulême, légitimé par Lettres du Roy Charles VII, données à Baugency au mois de juin 1458, suivant le quatrième compte de Robert Baffart, commis par Monseigneur le Comte d’Angouleme à la recette générale de toutes ses finances pour l’année commencée le premier jour de janvier 1457, & finissant au dernier décembre ensuivant 1458. Il est dit qu’il donna à M. Adam Raoullant, Secrétaire du Roi, la somme de onze livres, sçavoir neuf livres douze sols six deniers, pour le scel & registre des Lettres royaux de la légitimation de Petit jean, batard de mon dit Seigneur, & pour l’écriture vingt-sept sols six deniers. » Histoire généalogique de la Maison de France, &c., in-fol., t. I, p. 210 B.) — L.

M. Franck (Préface, p. 112) a remarqué que le nom d’Anne de Rohan était « fort peu masqué — Rolandine pour Robandine, — que son père, traité de Comte de Jossebelin, l’était par allusion à la petite ville de Josselin, comprise dans ses domaines, & que la sœur du second mari de Marguerite, Isabeau d’Albret, avait épousé un Rohan. Les Rohan étaient par là alliés à Marguerite. — M.

M. Paul Lacroix (1858, p. 163) ne croit pas qu’il s’agisse du bâtard d’Angoulême : « La date des lettres de légitimation (juin 1458) donne au bâtard un âge qui ne s’accorde guère avec celui qu’on demande à un amoureux, car il aurait eu au moins cinquante ans sous le règne de Louis XII, vers 1505 » — M.

Page 145, lignes 10-1. — Éd. de 1558 : « la voyant lors incessamment entretenir le bastard de bonne Maison ». — L.

Page 148, ligne 9. — « Dont la Reyne ne sçauroit rien ». Ms. de Thou, 75765. 5.

Page 152, lignes 23-5. — Cette maison de plaisance, voisine de