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ET DES MARIÉES
Et libre vivra & mourra ;
J’en faiz la figue aux amoureux.
La Première Femme.
Mon cueur craintif & desireulx
Ne sçait quel moyen il doit prandre,
Ou d’aymer ung autre, ou d’attendre
Le temps qu’elle me prophétise ;
Mais j’estimeroys à sottise
Reffuser ung bien qui est près[1]
Pour en attendre un autre après.
La Vieille.
Prenez le Temps si vous povez,
Car reffuser vous ne devez
L’Occasion, quand elle vient ;
Si aux cheveux l’on ne la tient,
Elle s’enfuyt par violance
Et ne laisse que repentance ;
Pensez saigement en ce cas.
La Première Femme.
Ha, vrayment je n’y faudray pas.
La Seconde Femme.
Mon cerveau, mon cueur, ma mémoire
Est tout troublé, & ne puis croire
Ceste Sibille prophèticque,
Car, plus mon esperit s’applicque
- ↑ Ms. : Prest. — M.