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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/132

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Ainsi bruslant, perd toute vaine crainte,
Et fermement espere en DIEU sans feinte.
Ainsi le don que liberalement
Le Createur donne au commencement
N'ha nul repos, qu'il n'ayt dëifié
Celuy qui s'est par Foy en DIEU fié.

O l'heureux don, qui fait l'homme DIEU estre[1],
Et posseder son tant desirable Estre.
Helas ! jamais nul ne le peult entendre,
Si par ce don n'a pleu a DIEU le prendre.
Et grand'raison ha celuy d'en douter,
Si DIEU au cœur ne luy a fait gouster.

Mais vous, Lecteurs de bonne conscience,
Je vous requiers, prenez la patience
Lire du tout ceste œuvre qui n'est rien,
Et n'en prenez seulement que le bien.
Mais priez DIEU, plein de bonté naïve,
Qu'en vostre cœur il plante la Foy vive.


Le Miroir de l'ame pecheresse.
  1. Pseau. 81.