Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/149

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Apres avoir par Foy et seureté Receu le nom de vraye et bonne mere ! Trop je vous ay esté rude et amere ; Car vous ayant conceu et enfanté, Laissant raison subjette à volunté, Sans vous garder, je me suis endormie, 3. des Roys. Et donné lieu à ma grande ennemie, Qui en la nuict d'ignorance, en dormant, Vous a robbé pres de moy : finement En vostre lieu m'a mis le sien tout mort. Perdu vous ay, qui m'est un dur remord, Perdu vous ay, par ma faute, mon filz, Car trop de vous mauvaise garde feiz.

Ma voisine, ma sensualité En mon dormir de bestialité Privée m'a de vous par son envie, En me donnant un autre enfant sans vie, Qui est Peché, duquel je ne veux point. Je le quitte du tout, voyla le poinct. Elle m'a dit qu'il est mien ; c'est à elle : Car aussi tost que vins à la chandelle De la grace, que vous m'avez donnée, Je congnuz bien ma gloire estre tournée, Voyant le mort, n'estre mien ; car le vif Qu'elle avoit prins estoit le mien naif. Entre JESUS et Peché est le change Trop apparent. Mais voicy cas estrange :