Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/155

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Et rien, fors vous, ne desirer ne craindre. Gardez moy donc, à vous me recommande : Point d'autre frere ou amy ne demande.

Si pere a eu de son enfant mercy, Si mere a eu pour son filz du soucy, Si frere à sœur a couvert le peché, Je n'ay point veu, ou il est bien caché, Que nul Mary, pour à luy retourner, Ayt à sa femme onc voulu pardonner. Assez en est qui pour venger leur tort, Par jugement les ont fait mettre à mort. Autres, voyans leur peché, tout soudain A les tuer n'ont espargné leur main. Autres, voyans leurs maux trop apparentz, Renvoyées les ont chez leurs parentz. Autres, cuydans punir leur mauvais tour, Enfermées les ont dens une tour. Bref, regardez toutes complexions, La fin n'en tend qu'à grands punitions. Et le moins mal que j'en ay peu sçavoir, C'est que jamais ilz ne les veulent voir. Plus tost feriez tourner le firmament Que d'un Mary faire l'appointement, Quand il est seur du peché qu'elle a fait, Pour l'avoir veüe ou prinse en son meffait.

Parquoy, mon DIEU , nulle comparaison, Ne puis trouver en nul temps ne saison ;