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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/160

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Et envers moy encline ton ouye ; Le peuple aussi, où tu t'en es fuye Vueille oublier, et de ton premier Pere La grand'maison, où as fait ton repaire Et le Roy plein de toute loyauté Convoitera à l'heure ta beauté.

Mais quand ce doux et gracieux prier Ne me servoit, lors vous veniez crier : Venez à moy, vous tous qui par labeur[1] Estes lassez et chargez de douleur ; Je suis celuy qui vous accepteray, Et de mon pain refectionneray.

Las, tous ces motz ne voulois escouter ; Mais encores je venois à douter Si c'estoit vous, ou si, par adventure, Ce n'estoit rien qu'une simple escriture. Car jusques là j'estoye bien sy fole, Que sans amour lisois vostre parole. Je voyois bien que les comparaisons De la vigne, qui vous donnoit poisons, Et labrusques en lieu de fruit parfait[2], Estoyent pour moy qui avois ainsi fait[3].

Assez pensois que les vocations De l'espouse et appellations, Disans : Tournez, retournez Sulamithe, Cantique 6. Estoyent afin que de tout le limite De mon peché je voulsisse saillir,

  1. Matth. 11.
  2. Deuter. 32.
  3. Esaie 5.