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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/181

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Si DIEU me veult par Foy à luy conduire ? J'entens la Foy toute telle, qu'il fault, Ephes. 2. Digne d'avoir le nom du don d'enhault : Foy, qui unit par Charité ardente Au Createur sa treshumble servante. Unie à luy, je ne puis avoir peur, Peine, travail, ennuy, mal, ne douleur Car avec luy, croix, mort et passion Ne peult estre que consolation. Trop foible suis en moy, en DIEU tresforte Car je puis tout en luy, qui me conforte. Son amour est sy ferme et pardurable Que pour nul cas elle n'est variable.

Qui sera ce donc qui me tirera De sa grace ? qui m'en separera ? Certes à Ciel la tresgrande hauteur, Ny de L'enfer l'abisme et profondeur, Ny la largeur de toute ceste terre, Mort, ne Peché, qui tant me fait de guerre, Ne me pourront separer un seul jour De la grande charité et amour Que mon pere, par JESUS CHRIST, me porte : Car son amour est de sy bonne sorte, Que sans l'aymer il m'ayme, et, en l'aymant, Roma. 5. Par son amour sentz l'aymer doublement. 1. Cor. 14. Mon amour m'est pour l'aymer, mais la sienne En moy l'ayme, que je sentz comme mienne.