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comédie.

La peine ou l’estude
Qui est en Amours
M’est liberté, joye,
Pourveu que je voye
Mon amy tousjours.

La Vieille.

Mes Filles, tous vos differentz
J’ai maintesfois veu sur les rancz ;
Telz debatz nouveaux ne me sont,
Assez y en ha qui en ont,
Et de plus grans ont soustenus,
Lesquelz devant moy sont venuz.
Et moy, qui congnois la racine
De tous ces cas, la medecine
Leur ay tresbien sceu ordonner.
Car à vous j’espere donner
Advertissement profitable.
Vous, qui souffrez mal importable
D’un mary fascheux et jaloux,
Je vous requiers, appaisez vous :
Car le temps l’ayde vous fera,
Et dedens son cœur deffera
L’opinion, dont la beauté
Est cause de sa cruauté ;
Ou bien s’il est veau ou beste,
Qu’il n’ayt raison, cerveau ne teste