37. — A M. LE MARESCHAL
DE MONTMORENCY. Alcala, le 20 de novembre (1525). Mon cousin, j’ay à mon lever receu vostre lettre, et vous laisse à penser sy ce m’a esté plaisir d’avoir sceu des nouvelles du Roy. Au regard des miennes, le corps n’est que trop bien, mais de l’esprit, je ne vous puis nier qu’il ne luy souviegne de ce qu’il a laissé ; et entendez que
toute la nuict j’ay tenu le Roy par la main, et ne me voulois esveiller pour avoir plus longuement cest aise. Je me délibère de prendre ce département le mieulx que je pourray, mais que vous me secourez de ses nouvelles le plus souvent qu’il vous sera possible, et de quelque chose de bon, sy vous l’entendez. J’euz hersoir en ce frais logis um gentilhomme du duc de l’Infantade’, lequel n’est en sa maison de GoadelaCette lettre est la prenuière que Marguerite écrivit après avoir quitté son frère pour revenir en France. Ainsi Ferreras se trompe quand il dit (t. IX, p. 51) : « Madame d’Alençon prit de Madrid la route de France, le 28 novembre. » · Don Diego de Mendoza (voyez ci-dessus la lettre 55). Le duche de l’Infantado, situé dans la Castille, comprenait trois villes : Alcozer, Salmeron et Val-de-Clivas. Son nom lui vient de ce qu’il fut jadis l’apanage de plusieurs infants ; on l’appelait l’état de l’Infantado. Henri IV de Castille le donna, en 1469, à don Diego Hurtado de Mendoza, célèbre comme écrivain et comme guerrier, pour qui cet ctat fut érigé en duché’en 1475. Il passa, par suite d’alliance, de la famille de Mendoza dans celle de Sandoval. Le duc de l’Infantado était très-disposé en faveur de François lºr. M. de Lesparre ecrit à la Régente : « Que le Ror est arrivé a Madrit,