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Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/349

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DE LA REINE DE NAVARRE.

despartis. Mais quoy qu’il y ait, je vous requiers garder vostre santé, et ne vous donnés tant de travail, et vous gardés d’aller veoir les malades, car ces flux de ventre se pregnent comme peste, et vous pouvez estre seur que sy vous estes malade, je retourneray à vous.

2 Je suis merveilleusement aise du bon tour que a faict le roy d’Escosse’, et me semble qu’il est maintenant fort à propous pour monstrer à son oncle son ingratitude. Il mérite bien d’estre le bien venu en ce royaulme, comme le Roy et vous le sçaurés bien faire, quy sera exemple à tous. Mon nepven, j’ay prié ce porteur passer par SainctPol ?,

et vous faire tenir des lettres que ce jourd’huy vous y ay escriptes en passant, afin que son rapport adjousté à ma lettre, vous congnoissés la vérité et donnés l’ordre à l’advenir. Et de peur de vous ennuyer de ce fascheux propous, je y feray fin, priant Dieu, mon vepveu, vous donner aussy 1 Jacques V. « Sur le bruit qui conrait que l’empereur allait engloutir la France, Jacques V, se souvenant des anciennes alliances de sa nation avec nos Rois, embarqua seize mille hommes pour venir au secours de François Jer, sans en être pric. Le vent le rejeta trois fois sur les côtes de son pays ; il aborda enfin avec quelques vaisseaux à Dieppe, d’où il prit la poste pour aller trouver le Roi. Mais il le rencontra sur la route de Lyon à Paris. En reconnaissance d’un secours donné de si bonne grâce, le Roi ne put lui refuser Madelaine, sa fille aînée, quoique ce prince fut déjà fiancé à une fille du duc de Vendòme. » (Note de M. AUGUIS, Œuvres de Marot, t. II, p. 549.) 2 Henri VII.

3 Ce doit être Saint-Paul en Languedoc, près d’Usez.