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Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/367

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DE LA REINE DE NAVARRE.

137. — AU ROY. (1537 ?)

Monseigneur, si toust que j’eus receu la lettre qu’il vous pleust m’escripre de Tours, m’en (partis) sans aller devers la Royne, pour n’allonger mon chemin ; car après vostre commandement, je n’ay regard à nul aultre, et n’ay voulu mener personne, combien que assés eussent voulu faire le voyaige, pour ce que vous me commandés seulement m’en aller devers vous, ce que auparavant le roy de Navarre m’avoit escript, pour luy aller aider à solliciter ung affere ; ce que je n’eusse jamais faict sans vostre exprès commandement, combien que ce soit l’affere (après vostre service) qui plus luy touche le bien et l’honneur. Mais, Monseigneur, estant arrivée à Limoges, le lendemain Longueval’me bailla unes lettres de vous qui ne portoit aultre créance, sinon qu’en s’en allant chez luy, il me diroit des nouvelles de vostre bonne santé. Tou• Nicolas le Bossut, comte de Longueval, qui fut toute sa vie un traitre. Voyez, dans Du Bellay, à la date de 1523, comment il avait fait marché avec les Impériaux pour leur livrer le château de Guise, par

l’intermédiaire d’un de ses gens. Lor Charles-Quint vint à Paris (1539), il gagna la duchesse d’Étampes, qui depuis entretint des rapports d’espionnage avec l’empereur. « L’agent dont elle se servait pour cette dangereuse correspondance, était le comte Bossut de Longueval, homme sur le « dévouement duquel elle pouvait compter, et qui passait pour être e plus que son ani. » (Petitot, Introd. aur Memoires de Du Bellay, ann. 1544.)

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