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Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/397

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DE LA REINE DE NAVARRE.

ne l’ont DE LA REINE DE NAVARRE. 377

drois que

l’on pensast qu’elle feust cause d’avoir ainsy prins cest affaire à cueur ; mais il me congnoit et sçait si bien que je n’ay affection sinon en ce qui luy touche, que je ne crains point que l’on pense que je le fais

pour aultre respect que le sien. Et sy à la fin congnoistra que je n’ay point parlé sans grande (sic) occasion, et que ceulx qui luy ont voulu dissimuler, pas si bien entendu que moy. Je ne doubte point que leurs défenses n’ayent esté cause de vous faire

aussy tirer au chevrottin, comme vous me dites avoir faict ; mais à la fin vostre victoire ne sera moins louable pour vous que leurs défenses à leur confusion. J’ay

receu la lettre du Roy, qui m’a esté telle joye que vous pouvez penser ; et encores que vostre grant affection vous gardast de la trouver assez bonne, sy n’ay je laissé de la trouver de si bonne substance et vertus, qu’elle m’a nettoyée de tous mes mauix, et sy vous asseure que, depuis dix ou douze jours, j’ay eu aultant de mal de cueur, foiblesse et vomissement que j’eus oncques ; qu’est une maladie que j’ay tousjours accoustumé d’avoir sur la fin du troisième mois que je suis grosse. Et croy que mon mal eust continué jusques à la fiu desdits trois mois, qui sera mercredy, n’eust esté la réception desdictes lettres qui m’ont apporté ce bonheur, et espère qu’elles porteront encores, car je ne les abandonneray point et ne bougeront de dessus moy, et si vous asseure que je les baiseray pour le moins une fois le jour d’aussy bou cueur que je feis jamais baiser, et les porteray comme relicques, dont