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DE LA REINE DE NAVARRE.

ce que DE LA REINE DE NAVARRE. comme en cette terre tous vos bons subjets et léaux servicteurs, entre lesquels je puis bien dire que je sens doit et peult celle qui est la plus vielle brapche de ceste glorieuse souche, en laquelle gist ma force et mon repous, comme j’en ay pris vie et fortune bonne. Je suis seure, Monseigneur, que vous ne faillés pas en vostre cueur incessamment louer Dieu, en ramentevant les

Grans biens qu’il vous a despartis de vous faire Roy du plus grant et noble réaulme de la christienté, et vous a donné femme vous apportant la plus belle lignée que l’on pouvoit veoir, et en vostre jeunesse et santé aymé et honoré de tout le monde. Je vous suplie, Monseigneur, n’oublier jamais ces bienfaits, afin que en luy en rendant graces, il les vous multiplie ; ce que de tout son cueur le supplie, et vous donner bonne et longue vie, Vostre très humble et très obéissante subjecte et tante, MARGUERITE’. [F. Béth., n° 8651, fol. 15. Auto.]

  • Ces félicitations à Henri II sur l’accroissement de sa famille,

étaient d’autant plus sincères, que la naissance de ces enfants ruinait l’espoir, longtemps entretenu par Diane de Poitiers, de faire répudier Catherine de Médicis comme stérile. En 1542, par conséquent un an avant la naissance du premier enfant d’Henri, la coterie de madame de Valentinois tint un conciliabule à Roussillon : « Dont la connois «  sance vint à la feue royne de Navarre qui vous aimoit singulièrea ment, laquelle me dit : roylà de meschans gens, car je sçay qu’ils « désirent la mort du Roy mon seigneur et frère, lequel ne permet «  troit jamais la répudiacion qu’ils prétendent. » (Lettre à Catherine de Medicis par un ancien officier de la reine de Navarre, dans les Mémoires de Condé, l. 1, p. 624 ; edit. in-49.)