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Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/46

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NOTICE

été infructueuses ; il est vraisemblable qu’il n’en est point resté de copie en France’. On ne saurait douter que le connétable de Bourbon n’ait été vivement épris de Marguerite. Les preuves de cet amour subsistent. Mais l’imagination de quelques écrivains modernes ne s’est point arrêtée là ; ils ont avancé que Marguerite avait répondu à cette passion ; et là-dessus Varillas, mademoiselle de La Force et l’auteur de l’Histoire des Favorites et des Galanteries des Rois de France, ont bâti leurs romans. Il est bon d’avertir

que rien n’autorisait cette supposition. Un historien instruit et impartial, qui aimait à présenter sous une forme amusante le résultat de recherches sérieuses, Dreux du Radier dit à ce UC

· Varillas en parle comme s’il l’avait vue, mais sans dire où : « Elle décrit cette intrigue dans ses lettres avec une délicatesse qui, toute respectueuse qu’elle est pour l’Empereur, ne laisse pas « de lui reprocher sa malhonnêteté en termes extraordinairement « forts. » (Hist. de François I“, t. II, p. 82.) D’ordinaire on ne s’exprime point ainsi sur de simples conjectures, mais on sait combien cette assurance impudente était familière à Varillas ; il cite ainsi une foule de pièces qu’il est impossible de vérifier, et nous voyons

de nos jours son école se continuer avec un certain succès. Ailleurs il indique une Relation des négociations de la duchesse d’Alençon en Espagne, et il met en marge : « Elle est parmi les manuscrits de la Bibliothèque du Roi (II, 79). » J’ai consulté tous les conservateurs de la Bibliothèque du Roi, personne n’y a jamais entendu parler de cette relation.