Aller au contenu

Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
41
SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. part du Roi, par le seigneur de Pothon, et ne voulant point paraître devant elle les mains vides, il lui offrit dans cette première entrevue la pièce qui débute par ce vers : Si j’ay empris en ma simple jeunesse, etc. Entre le poëte et la princesse, il y eut un échange de vers très-actif. On s’est plu à dire que Marot avait soupiré pour Marguerite, et les méchants ont ajouté qu’il n’avait pas soupiré inutilement. Qu’il lui ait parlé d’amour, cela n’est pas douteux, les œuvres de Marot sont là pour

l’attester ; mais des déclarations d’amour, surtout aussi publiques, n’étaient alors ni compromettantes ni incompatibles avec les idées de respect et d’infériorité. C’était un reste des mours de la chevalerie. Cet amour de Marot pour Marguerite a-t-il été, comme on l’a prétendu, quelque chose de plus qu’une fiction poétique ? cette question est assez difficile à résoudre. Si je dis qu’en tous cas la vertu de Marguerite n’en a souffert aucune atteinte, on ne manquera pas de reconnaître dans cette assertion la partialité ordinaire aux commentateurs". Je me bornerai donc à observer 1 M. Auguis, éditeur et commentateur de Marot, n’a pas manqué d’adopter comme authentiques les amours adultères de la Reine et du poëte. Il se complaît à en présenter le roman détaillé d’après