Car, Dieu mercy ! vous n’avez maladie, Monstrant ennuy, douleur ne passion. Mais si la mort souffrez par fiction, Quand vous serez par amour trespassé, Je vous en doy la lamentation, Et en la fin requiescant in pace. Évidemment, toutes ces passions en vers n’étaient qu’un jeu de société, comme plus tard, du temps de mademoiselle de Scudéry et du grand Cyrus, on s’amusa des passions en prose, mises en forme d’histoire romaine et de cartes géographiques. Marguerite délassait par ces bagatelles son esprit fatigué d’études sévères, car cette femme qui n’a laissé après elle qu’un recueil de contes frivoles, avait soif de la science universelle. En 1524, lorsqu’elle n’était encore que duchesse d’Alençon, l’évêque de Meaux, Guillaume Briçonnet, lui écrit : « Madame, s’il y avoit au bout du royaume « ung docteur, qui, par un seul verbe abrégé, « peust apprendre toute la grammarie, autant « qu’il est possible d’en sçavoir ; et ung aultre de « la rhétorique ; et ung aultre de la philosophie, « et aussy des sept arts libéraux, chacun d’eux « par ung
verbe abrégé, vous y courriez comme « au feu. » Et en parlant ainsi, le bon évêque ne la flattait pas. Assez de témoignages nous attestent le goût et le zèle de Marguerite pour les études sérieuses. « Elle entretenait, dit Sleidan, plusieurs