SUR MARGUERITE D’ANGOULEME. parents ne la donnassent au fils de Charles-Quint. Ce mariage entre Philippe II et l’héritière d’Albret aurait détaché légitimement la Navarre de la couronne de France, et l’eût pour jamais réunie à l’Espagne. En toute occasion l’on voit François Jer être roi avant d’être frère. Le mécontentement de cette conduite tyrannique dut entrer pour beaucoup dans la détermination que prirent alors Henri et Marguerite, de se retirer chez eux, en Béarn (1530). Ils s’appliquèrent au bonheur de leurs sujets, à faire prospérer le commerce et fleurir l’agriculture ; ils changèrent bientôt la face du pays, en appelant des laboureurs du Berry, du Saintonge et de la Sologne’. Tandis que son mari fortifiait Navarreins, Marguerite bâtissait le palais de Pau et l’entourait de jardins magnifiques. Elle avait pris le titre et l’office de ministre des pauvres ?, et il ne paraît pas qu’elle en ait fait une sinécure ; elle visitait les malades indigents, leur envoyait ses médecins, et distribuait quantité d’aumônes secrètes. Elle dotait les hôpitaux d’Alençon et de Mortagne ; fondait un hospice à Pau et un autre à Paris, celui des orphelins appelés, à cause de leur uniforme, les Enfants rouges.
FAVYN, p. 756. 2 SAINTE-MARTIE, Oraison funebre. I