En cette qualité, elle exerça sur ses enfants un empire sans bornes et souvent funeste. Ainsi s’en allait cette trinité dont parle Bibiéna, formée de Louise, de François et de Marguerite’. Quelque temps après, Saint-Gelais composa une épître de Louise de Savoie à son fils. On y trouve le portrait et l’éloge de Marguerite. La défunte reine est censée écrire du ciel, où elle ne méritait pourtant guère d’être admise qu’après un bon terme de purgatoire ; mais la poésie vit de fictions. Louise s’est donc fait montrer le livre où sont écrites les destinées humaines :
Bien voulus voir l’endroit et le passage
De Marguerite humaine, douce et sage, Auquel j’ai lu les grâces et promesses Dont heureuse est entre toutes princesses. Pallas me dit qu’elle fut sa nourrice Et
que Dieu l’a eslue sa tutrice. En ceste cour elle est tant désirée, Qu’on la voudroit jà du corps séparée. Je te supply vers elle entretenir Ta bonne amour, et près toy la tenir, Et que luy sois bon frère et elle sæur. Bien t’en prendra, de ce je te fais seur". i Che scrivere a Luisa di Savoia, era come scrivere a la stessa Trinità. (Molini, Docum. inéd., I, p. 75.) 2 Ms. de Saint-Germain 1556. Cette pièce est inédite, au moins n’est elle pas imprimée dans les æuvres de Saint-Gelais, à qui je l’attribue, 1º. parce que je l’ai retrouvée au milieu d’autres pièces qui sont certainement de Saint-Gelais ; 2°. à cause de la conclu-