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DE LA REINE DE NAVARRE.

? Gabarret, — octobre 1527.) Monseigneur, je sais bien que l’eslongnement de ceux qui sont en vostre bonne grace n’a nulle puissance de les vous faire oblier ne mains aymer. Toutesfoys si n’est maindre le desir que la seureté d’avoir ce bien, et plus j’ay de fermeté en vostre amour et bonne voulonté, et plus j’ay d’envye de la garder et crainte de perdre par mon malheur ce que par mon mérite je n’ay acquis. Par quoy, Monseigneur, si je vous importune de mes continuelles et très humbles recommandacions, je vous supplie ne vous en ennuyer, et aussy peu de coummander que j’aye le bien de savoir souvent de vos nouvelles. Et pour cete cause vous renvoye Adrien, lequel ne pensoys mener si loing, par lequel il vous plera entendre la vie de ceux que vous avez mis ensemble, qui n’ont regard que à faire chose que vous ayez agréable. Par quoy, remettant sus luy le surplus, vous suppliant, Monseigneur, avoir memoire de ce qu’il vous plust me proumettre pour luy quand je pris congié de vous, ne vous ennuyra de plus long propous, priant Nostre Seigneur vous donner bonne et longue vie,

Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE’ [Ms. n° 71.]

Voyez t. i, leltre 46.