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DE LA REINE DE NAVARRE.

qui il puisse avoir adresse, pour vous donner à connoistre son innocence ; et pour ce, Monseigneur, que je say l’estime en quoy vous le tenez et le desir qu’il a et a tousjours eu de vous fere service, je ne crains vous supplier par lectre en lieu de la parole qu’il vous plese en avoir pitié. Et s’il vous plest faire semblant de prendre son affaire à cueur, j’espère que la vérité qu’il fera apparoistre rendra’les forgeurs d’hérétiques plus maldisans et désobéissans à vous que zélateurs de la foy. Et pour ce, Monseigneur, que je say que vous entendez toutes les raisons qui s’y peuvent dire, et voulez soustenir le droit à qui il appartient, sans que le juste ait besoing d’avocat davant les yeux de vostre doulceur ; par quoy m’en tairay, suppliant celuy qui vous a tant donné de graces et vertus vous donner bonne et longue vie pour longuement en ce monde et esternellement en l’aultre estre en vous loué.

Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE ".

et seur [ Ms. n° 93. ]

C’est-à-dire les convaincra d’ètre, etc. Cette recommandation ne sauva pas Louis Berquin. Il fut brûlé en place de Grève, le 24 avril 1529. 11.

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