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LETTRES INÉDITES

de l’ennuy que LETTRES INÉDITES

fait Messieurs vous’enfans ; qui nous a esté une aise si grande que nostre voyage s’en fera plus aiseement qu’il n’a esté commencé. Vous asseurant, Monseigneur, que pour porter l’ennuy de l’eslongnement de vostre veue, nous avions bon besoing de voir cete parfaite compaignie, qui ne se peult regarder sans avoir la lerme à l’euil, tant de la joye des graces que Dieu y a mises, que

bientoust avecques les

deux, nous [n’]ayons ce bien de les voir avecques vous et Madame. Mais il me semble, Monseigneur, que si encores ces trois y estoient, que jamais vous deux ne sauriez avoir mal, et je vous supplie, Monseigneur, aultant que vous aimez vostre consolation et celle de Madame, que vous les tirez près de vous ; et si je savoye chose qui vous feust de plus grant plesir, je croy que vous estes seur qu’il ne vous seroit celé ; et si c’estoit marchandise à vendre, je n’ay veu chose ny à Paris, ny à Tours où sitoust je misse tout mon bien. Or, Monseigneur, avant que vous finer ce propous, qui jamais ne m’ennuyroit, je vous supplie faire tant de bien à celuy qui se va jetter à vos pieds, que de luy faire dire ce qu’il vous plera qu’il fasse et coummander à ceux qui ont l’heur d’estre près de vous, d’y avoir l’euil, afin qu’il preigne si bon coummencement à suivre vostre voulonté, que vous en fassiez un gentilhomme digne d’estre nommé vostre serviteur par les vertus que l’on acquiert seulement de connoistre les vostres ; à quoy il m’a proumis mettre bonne peine. On a déjà vu plus haul vous pour vos : les ous pour les os. ctc.