Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
114
LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES forte passion à soustenir, qu’elle fait taire toutes aultres que sans cete là treuverais importaibles ; car toutes mes pensées, desirs et affections sont davant Dieu si importuns, et tendans à cete seule fin, que

de nul aultre propous ne luy puis faire oraison ; le suppliant me donner l’effet du bien dont il me donne le pouvoir de si fort le prier ; ce que fermement en sa bonté infaillible espère Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

et seur [Ms. n° 18. ]

LETTRE LXV. AU ROI.

(Avant septembre 1531.) Monseigneur, l’honneur qu’il vous a pleu me fere de m’escripre par ce porteur, me gardera de craindre par luy vous ennuyer de cete lectre, qui ne sera, Monseigneur, que pour vous asseurer de la bonne santé de Madame, qui toutesfois n’est encores si forte que je la desire ; mais l’envie qu’elle avoit de vous voir la fortifioit en sorte qu’elle estoit preste à partir, ce qu’elle dist attendre tant, qu’il vous plera le luy mander. Et en attendant, la joye qu’elle a de vostre bonne santé et prosperité de vos affaires la rent fort contente, esperant bientoust vous voir. Mais quant à moy, je vous supplie, Monseigneur, pour estre contrainte à demeu-