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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE XC.

AU ROI. (Mont-de-Marsan, été de 1537.) Monseigneur, la lectre qu’il vous a pleu m’escripre par Frotté et sa créance m’a apporté plus de contentement que je n’en eusse ousé desirer, voyant que, non seulement ma longue demeure en ce païs ne m’a en riens eslongné de vostre bonne grace, mais qu’il vous plest avoir la veue agréable de celle qui jamais en esprist ne vous abandonne. Dont je ne vous ouse par escript très humblement mercier, car je say que ma presence et parole ne sauroient sactifaire à mon obligation. Si est ce que le plus tost qu’il me sera possible je seray au lieu où je vous presenteray pour toute satifaction la plus afecsionnée voulonté à vous obéir et faire service que peult avoir la plus obligée personne qui onques feust à vous. Et vous supplie croire, Monseigneur, que….. ne desplaise à ceux qui ont causé ma demeure sur les affaires que j’ay, dont ils ont parlé sans cherge de moy et contre ce que je leur ay dist. La principale occasion qui m’a fait demeurer en l’absence du roy de Navarre, c’est le desir que j’ay en toute ma vie de vous pouvoir fere service, non coume seur, mais coume frère. Et voyant que vous me faisiez cet honneur de m’escripre que en son absence vous aviez fiance en moy et me coumandiez regarder de près à vos affaires, j’ay converty le desir de vous · Un mot surchargé illisible.